I Définition de la crise d’angoisses
Les angoisses syndrome d’adaptation dans l’environnement. Il s’agit d’une émotion normale. Un processus adaptatif : ça nous rend plus attentif et apte à réagir par rapport à notre environnement. Mais cette émotion peut devenir pathologique. C’est alors ce qu’on appelle la crise d’angoisse aigüe, ou attaque de panique. L’anxiété se définit comme un état d’hyperactivité qui augmente la performance et rend plus réactif. Dans le cas de la crise d’angoisse, l’anxiété, devenue envahissante, n’aide plus à s’adapter. L’état d’excitation devient impossible à contrôler.
On associe l’angoisse le plus souvent à la crainte de mourir ou encore la peur de perdre le contrôle, de devenir fou, sans possibilité de se raisonner. L’attaque de panique dure de quelques minutes à plusieurs heures. Ce trouble est deux à trois fois plus fréquent chez la femme que chez l’homme. Il débute le plus souvent chez les sujets jeunes (surtout entre 25-44 ans). On l’associe à un autre trouble tel qu’une dépression, ou à un autre état anxieux comme une phobie. En outre, tous les produits excitants tels que le café, la cigarette voire la cocaïne peuvent favoriser l’apparition de troubles anxieux.
II symptômes de la crise d’angoisses syndrome d’adaptation
Une attaque de panique, communément appelée crise d’angoisse se traduit par un malaise brutal et intense. Le système nerveux sympathique (gestion des organes viscéraux et des fonctions automatiques du corps) est alors activé et plusieurs symptômes physiques accompagnés de pensées apparaissent. Le corps reste en état d’alerte pendant un temps restreint, puisque le système nerveux parasympathique (ralentissement des fonctions de l’organisme dans un objectif de conservation de l’énergie : il abaisse le rythme cardiaque et la tension artérielle par vasodilatation) vient tout naturellement rétablir l’équilibre.
- Manifestation physique
- Palpitations ou accélération du rythme cardiaque.
- Douleur ou gêne à la poitrine.
- Sensation d’étouffement ou de souffle coupé.
- Sensation d’étranglement.
- Tremblements ou secousses musculaires.
- Sensation de vertige ou tête légère.
- Sensation d’engourdissement ou picotements.
- Transpiration.
- Frissons ou bouffées de chaleur.
- Sentiment d’irréalité ou détachement de soi.
- Nausée ou gêne abdominale.
- Peur de perdre le contrôle.
- Peur de perdre la raison.
- Manifestation cognitive
- Peur de mourir.
III Fonctionnement des circuits de la peur : Le système limbique, apprentissage et adaptation.
C’est dans le système limbique du cerveau que ce joue la réaction au stimuli qui provoque les peurs. Le système limbique joue un rôle important dans de nombreuses fonctions telles que la prise de décision, le plaisir, la mémoire pour certains apprentissages. L’amygdale est une structure bilatérale qui fait partie du système limbique. Ce qui nous intéresse ici c’est surtout son rôle dans la détection et le traitement des informations émotionnelles. Leur reconnaissance et les réponses comportementales et physiologiques qui leur sont associées. En particulier sa fonction « d’alarme », dédiée aux situations pouvant constituer un danger ou une menace. Afin d’analyser et de reconnaître la nature des stimuli provenant de l’environnement, elle reçoit des afférences d’autres régions en particulier sensorielles. Celles-ci sont traitées au sein de ses « subdivisions » que l’on appelle « noyaux ».
Sa partie baso-latérale est directement connectée avec les structures corticales (zone du cortex cérébral regroupant : l’air motrice, l’air sensorielle et les airs associatifs) qui lui transmettent donc des informations visuelles, auditives, somatosensorielles et gustatives. Ces informations sont ensuite envoyées, via les connexions internes du complexe amygdalien, à l’amygdale centro médiane, considéré comme un « Hub », point de départ de ses réponses . Les noyaux centraux reçoivent les informations olfactives directement.
Réaction cérébrale de la crise de panique
- L’hypothalamus se projette sur le noyau central et la partie médiane de l’amygdale. Sa fonction étant d’intégrer les différents stimuli et de maintenir l’équilibre de l’organisme par une réponse hormonale. Ici dans la réaction au stress.
- Le thalamus qui possède entre autre la capacité de transférer les informations sensorielles (visuelles et auditifs). Il les traitant de manière spécifique afin dès les adresser aux régions cérébrales impliquées.
- L’amygdale reçoit des informations directement du thalamus et indirectement via le relais hypothalamique.
- Le tronc cérébral envoie des projections sur le noyau central de l’amygdale. Il s’implique dans la régulation de fonctions vitales telles que la fréquence cardiaque ou la respiration. Mais aussi dans la détection spatiale des stimuli, la régulation de la douleur. Ces informations se déclenchent de manière automatiques informent aussi l’amygdale d’une situation potentiellement menaçante. L’hippocampe de par sa proximité anatomique avec l’amygdale joue un rôle fondamental. Il contient des informations mnésiques des expériences passées en particulier celles qui ont une tonalité émotionnelle.
L’amygdale via ses noyaux cortico-médians, possède des sorties (efférentes) vers l’hypothalamus surtout au niveau de la stria terminalis (voie de sortie majeure des noyaux amygdaliens, en particulier du noyau centromédial que la strie terminale connecte à l’hypothalamus. La strie terminale joue un rôle important dans la réponse au stress et dans l’anxiété), qui constitue un relais avec les structures de l’hypothalamus et de l’hypophyse pour les réponses physiologiques et comportementales au stress via l’activation du système nerveux sympathique. Cependant elle ne s’activerait pas pour tous les types de menaces.
La prise de conscience
De même, elle adresse des informations au thalamus et au tronc cérébral pour adapter la réponse neurovégétative. La prise de conscience de l’événement ayant généré la réaction est due à l’activation des aires cérébrales en partie préfrontales qui permettent ce traitement de plus haut niveau. Les projections vers les noyaux caudés et le putamen (nommé striatum ou encore ganglion de la base) sont impliquées dans la réponse motrice. Les noyaux baso-latéraux sont en contact avec l’hippocampe afin de renforcer la mémoire des événements.
Notons qu’il existe des connexions avec le cortex prefrontal, bidirectionnelles. Leur fonction est d’une part régulatrice, c’est à dire « raisonner » la sensation de peur, et d’autre part pour avoir l’expérience consciente de cette peur (importante pour les apprentissages ultérieurs qui peuvent en découler).
Le thalamus qui, rappelons-le, traite les informations sensorielles, possède des liens avec les structures pre-frontales et amygdaliennes. Ce qui veut dire que le même stimulus va être analysé par les deux systèmes. Sauf que la voie amygdalienne dite « courte » est plus rapide, moins précise alors que la voie corticale qui est dite « longue » est plus fine puisqu’elle fait appel à un traitement plus complexe via les aires associatives , mais il est de ce fait plus lent. Selon la nature du stimulus, le thalamus va envoyer préférentiellement l’information à l’une des régions pour qu’elle y soit analysée.
La mémoire émotionnelle
Cette analyse fait aussi appel à l’hippocampe et sa mémoire émotionnelle pour évaluer la situation.
Jusqu’à un niveau acceptable de stress et de menace, le cortex prefrontal peut « gérer » l’amygdale en mesurant correctement les conséquences les bénéfices et les inconvénients d’une réponse comportementale en lien avec l’événement. Ceci permet de faire des choix adaptés au contexte et aussi d’éviter de déclencher des réactions de peur inutiles, ce qui se traduirait par une «fausse alarme».
Mais n’oublions pas que ces systèmes sont optimisés pour la survie d’un point de vue évolutionniste. Si le niveau de menace devient extrême alors le thalamus priorise l’amygdale qui prend alors la main, en désactivant le cortex préfrontal (en quelque sorte en le prenant de vitesse, ne lui laissant pas la possibilité de répondre) . C’est ce que certains nomment le « retournement amygdalien » (« amygdala hijack »). En effet, en cas de danger il est inutile, voire dangereux d’enclencher des processus de décisions conscients, complexes et coûteux en temps, ce qui pourrait mettre en jeu la survie. Les réponses doivent être automatiques et c’est le système d’évaluation dépendant des émotions qui devient actif : il a l’avantage d’être rapide, peu coûteux en ressources cérébrales et non conscient. L’amygdale occupe une position centrale dans ce système de par ses liens avec les systèmes impliqués dans la réponse physiologique « fuite-combat ».
Ce système, efficient dans le passé, montre ses limites dans notre monde moderne. En effet, il s’active parfois par excès, devant des stimuli estimés comme menaçants alors qu’ils ne le sont pas d’un point de vue de la survie. C’est l’une de porte d’entrée des pathologies anxieuses et le déclanchement de la crise d’angoisse.
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